22). Les messages lui demandaient d'avertir le public japonais des dangers de la bombe atomique, mais ils ne furent trouvés qu'à la fin de la guerre. Spaatz est chargé d'en informer Mac Arthur et Nimitz. Les Américains savaient, contrairement aux Japonais, que l'URSS entrerait en guerre trois mois après la victoire en Europe. Kokura a échappé à la destruction atomique durant la Seconde Guerre mondiale. Les participants discutent de l'opportunité d'envoyer aux Japonais un avertissement avant l'attaque. Le risque d'incendie était élevé à Hiroshima : la concentration des bâtiments et les matériaux utilisés étaient propices à une destruction maximale à cause des effets thermiques de la bombe atomique. Le nombre des victimes ne sera sans doute jamais connu car les circonstances (ville en partie évacuée, présence de réfugiés venant d'autres villes, destruction des archives d'état civil, disparition simultanée de tous les membres d’une même famille, crémations de masse) rendent toute comptabilité exacte impossible, en particulier des morts survenues dans les premières heures : D'après une étude réalisée par échantillonnage en novembre 1945 par la faculté de médecine de l'université impériale de Tokyo[66], 73,5 % des victimes moururent dès le bombardement ou le jour même. Malgré des dégâts limités, l'impact sur la population fut important : une partie des enfants fut évacuée vers des zones rurales, avec d'autres personnes. Le 6 août 1945 à 2 h 45 (heure locale), le bombardier B-29 Enola Gay piloté par … Eisenhower écrira dans son mémoire The White House Years : « En 1945, le secrétaire de la guerre Stimson, alors en visite dans mon quartier général en Allemagne, m'informa que notre gouvernement était en train de préparer le largage d'une bombe atomique sur le Japon. En règle générale, les constructions traditionnelles en bois furent complètement rasées par le souffle jusqu'à une distance de 2 km de l'hypocentre. Environ une heure avant le bombardement, les Japonais avaient détecté l'approche d'un avion américain sur le Sud de l'archipel. Deux B-29 s'envolèrent pour les États-Unis afin de charger du matériel et des composants destinés à l'assemblage d'une bombe supplémentaire. Hokkaidō aurait sûrement été envahie par l'URSS avant que les Alliés n'atteignent Kyūshū. En fait, alors que plusieurs diplomates favorisaient la capitulation, les chefs militaires japonais préparaient l'armée à livrer une bataille décisive. Le 7 août, Shigenori Tōgō s'enquit encore auprès de l'ambassadeur Satō des intentions du gouvernement soviétique[41]. Dans un long article, The Atlantic raconte comment la liste a ensuite évolué, avec notamment le retrait de Kyoto fin juin, au terme de discussions tendues. Il se peut aussi que la bombe soit un fiasco avec une explosion incomplète. Après cette attaque aérienne suivront des forces marines et terrestres en nombre et en puissance telles qu'ils n'en ont jamais vues et avec les aptitudes au combat dont ils sont déjà bien conscients[44] ». Le 6 août 1945, le temps était clair au-dessus de la ville. L'invasion soviétique de la Mandchourie commença également le 9 août et l'Armée rouge progressa rapidement[53]. On pense également que les militaires avaient eu une grande marge de manœuvre de la part de Truman. Un débriefing rapide fut mené par l'officier de renseignement et l'équipage fut convié à boire un verre au club des officiers[37]. Après l'anéantissement de Nagasaki, l'empereur Hirohito dut intervenir lui-même pour débloquer la situation politique dans le pays. La population d'Hiroshima fut mobilisée, comme dans les autres cités japonaises, contre l'envahisseur américain : les femmes et les enfants apprenaient à se battre avec des bâtons et à supporter l'effort de guerre que ce soit dans les bureaux ou les usines. En réponse à la déclaration de Potsdam du 26 juillet, le gouvernement japonais organise le 28 une conférence de presse au cours de laquelle le Premier ministre Kantarō Suzuki annonça l'intention du Japon « d'ignorer » (mokusatsu) l'ultimatum. Entre le 27 juillet et le 6 août, alors que Hirohito fait l'objet d'intenses pressions de la part de ses frères[20] et de ses oncles[21] qui lui demandent d'abdiquer en faveur de son fils, le gouvernement se réfugie dans le mutisme. L'invasion soviétique au Mandchoukouo précipita la décision de Hirohito. L'archéologue aurait, lui, souligné la destruction de patrimoine culturel qu'entraînerait le bombardement d'une ville comme Kyoto. Le 21 juillet 1945, le président Harry S. Truman approuve le largage des bombes sur le Japon. Sur un document du «Comité des cibles» en date du 10-11 mai 1945, il est possible de voir la liste des villes visée telle qu'elle avait été initialement établie: 1. Les deux villes devenaient un argument de choc contre la poursuite du conflit. La possibilité de cibler le palais impérial à Tokyo avait été discutée, mais cette option non recommandée dans la mesure où Tokyo avait déjà été largement bombardée par ailleurs. Hiroshima fait les gros titres de la presse américaine : le San Francisco Chronicle titre par exemple : Le Japon touché par une bombe atomique, l'arme la plus puissante de l'Histoire ! 100.000 personnes sont tuées. Les scientifiques qui travaillèrent sur le projet témoigneront plus tard des pressions exercées à un haut niveau pour terminer la bombe selon un calendrier bien précis. Nagasaki s'agrandit pendant plusieurs années sans vraiment suivre un plan précis. ceci est le principe de la bombe atomique. Si certains membres du gouvernement civil firent des efforts en direction de la paix, ils n'avaient pas le pouvoir pour obtenir un cessez-le-feu et encore moins une reddition. Kokura, aujourdhui un quartier de Kitakyūshū, a été, jusquen 1963, une ville située sur lîle de Kyûshû, au Japon, près de Honshu. L'alerte fut déclenchée avec des annonces à l'intention de la population et l'interruption des programmes de la radio dans plusieurs villes. Parti de Tinian, le bombardier B-29 Bockscar devait initialement larguer la bombe « Fat Man » sur la ville de Kokura mais son pilote, Charles Sweeney, décida de se reporter sur la cible secondaire de Nagasaki du fait de la couverture nuageuse sur la ville. Sous l'occupation militaire américaine et jusqu'à sa fin en 1952, une censure empêche toute description dans les médias des bombardements et tient le Japon éloigné des débats internationaux sur l'arme nucléaire. Les autorités sont dans l'incapacité à trouver des solutions pour les victimes civiles. Le 1er août 1945, quelques bombes de forte puissance furent toutefois larguées sur la ville. Quant aux scientifiques du laboratoire national de Los Alamos, plusieurs témoignages concordent pour dire qu'un cœur de plutonium était en cours de fabrication et de livraison. ». En tout cas, les sous-traitants avaient reçu pendant l'été 1945 des commandes pour une grande quantité de composants, qui furent annulées après la capitulation japonaise[107]. Le Washington Post écrit : « Même si nous déplorons cette nécessité (d'attaquer avec la bombe atomique), une lutte jusqu'à la mort oblige tous les combattants à infliger un maximum de dégâts à l'ennemi et ceci dans le plus court laps de temps. Il retrace le contexte historique, affirmant que le Japon était prêt à se rendre avant ces bombardements. (…) Nous exprimons sans réserve notre gratitude à l'égard de la science pour nous avoir donné cette nouvelle arme avant la fin de la guerre. Il est vrai que Roosevelt ne reçut aucune réponse sincère à cette demande et que les Allemands furent les premiers à utiliser le bombardement massif d'objectifs civils, dès 1939 avec le bombardement de Varsovie pendant l'invasion de ce pays, puis avec la destruction de Rotterdam et celle de Coventry en 1940. Les États-Unis voulaient ainsi prouver à Staline qu'ils étaient présents aussi bien à Berlin qu'en Asie, et qu'ils s'opposaient au développement du communisme, du moins au Japon. CHOIX DE LA CIBLE. Dessiné par un grand architecte japonais Tange Kenzo et ouvert en 1955, le musée du mémorial de la Paix de Hiroshima nous montre les conséquences bouleversantes de l’explosion de la bombe atomique par les peintures, les photographies et les objets ayant appartenus aux victimes. Après la guerre, le président Truman parla de projection de pertes pour l'armée américaine de 0,5 à 1 million. En réponse à l'argument des pertes civiles et des crimes de guerre provoqués par l'utilisation de l'arme atomique, les partisans des bombardements mirent en avant le non-respect total du protocole de Genève par le Japon, que ce soit sur le plan militaire ou civil : L'attaque surprise contre Pearl Harbor restait profondément gravée dans les esprits et le Japon était considéré comme un ennemi fourbe qu'il ne fallait plus ménager. L'article reprend les principaux éléments du communiqué présidentiel, et de l'intervention publique du Secrétaire d’État à la Guerre, Stimson, que Truman avait annoncée. faire une démonstration de force à l'égard du reste du monde et en particulier, de l'Union soviétique ; contribuer à contrer stratégiquement l'Union soviétique en prenant position sur l'ensemble des îles japonaises, afin d'éviter une partition comme en Allemagne, et de créer grâce au Japon occupé une tête de pont américaine sur la côte ouest du Pacifique, pour limiter les ambitions soviétiques ; tester en vraie grandeur une force de frappe dissuasive ; justifier un programme dont le coût avait été exorbitant, expérimentation des armes bactériologiques et chimiques par ces mêmes unités sur des milliers de cobayes humains, Lors des bombardements, les États-Unis étaient signataires des. Ces types de blessures furent retrouvés chez 70 % des survivants blessés d'Hiroshima et de Nagasaki, mais elles étaient rarement graves. L'impact de ces bombardements fait craindre par la suite l'usage de l'arme atomique dans une guerre nucléaire, un effet à la base de la dissuasion nucléaire qui a largement pesé dans les choix stratégiques de guerre froide. Quand l'expert sur le Japon, le professeur Edwin O. Reischauer, entendit cette terrible nouvelle, il se rendit précipitamment dans le bureau de son chef, le major Alfred MacCormack, dans un département des services de renseignement de l'armée. Ce bâtiment résista au souffle et fut renommé mémorial de la paix d'Hiroshima. Le prince Yasuhiko Asaka, l'un des oncles de l'Empereur, lui demanda alors : « La guerre continuera-t-elle si l'institution impériale et la politique nationale (kokutai) ne peuvent être préservées ? En périphérie, les habitations en bois côtoyaient les petits commerces, formant une dense collection de structures légères. Les Américains lâchent la première bombe atomique sur Hiroshima le 6 août 1945, puis une seconde sur Nagasaki trois jours plus tard. Aucun effet des radiations n'a été mis en évidence au-delà de 2,4 km de l’hypocentre : Le nombre des morts dues aux effets à long terme des bombardements nucléaires est, d'après ces chiffres, dérisoire par rapport à celui des victimes des premiers mois. Il aurait également, selon The Atlantic, insisté sur le fait que la bombe devait être «utilisée comme une arme de guerre de la manière prescrite par les lois de la guerre» et en conséquence «lâchée sur une cible militaire». Ils craignent que les Japonais ne déplacent des prisonniers de guerre en direction des zones prévues pour le bombardement ou que les bombardiers ne soient abattus. Mais l'amiral Leahy fit remarquer qu’elles pourraient aussi être proportionnelles à celles de la bataille d'Okinawa, rendant le bilan bien plus coûteux. Lire Et si Kokura a échappé par miracle à la destruction par la bombe atomique, c'est aussi le cas d'une autre ville: Il est 3 h 47, mais nous sommes encore très loin d’une bombe atomique. Les deux bombes utilisées contre le Japon (Little Boy à l'uranium et Fat Man au plutonium), sont respectivement les deuxième et troisième à avoir été construites, et elles demeurent les seules déployées depuis cette date sur un théâtre d'opérations. Les bâtiments en béton armé au centre d'Hiroshima étaient conçus selon des normes antisismiques. Pour sa part, le musée du mémorial pour la paix d'Hiroshima avance le chiffre de 140 000 morts, pour la seule ville d'Hiroshima. On peut ainsi considérer que ces bombardements atomiques étaient en quelque sorte le signe annonciateur de la guerre froide et une démonstration de force de la part des États-Unis à l'encontre de Staline. Le nombre de personnes tuées par l'explosion, la chaleur et la tempête de feu consécutive, est difficile à déterminer et seules des estimations sont disponibles, allant de 103 000 à 220 000 morts, sans compter les cas ultérieurs de cancers (plusieurs centaines) ou autres effets secondaires. Le 6 août 1945, la première bombe nucléaire américaine détruit la ville japonaise d'Hiroshima. En septembre 1945, la société Nippon Eigasha envoie des équipes de cameramen filmer à Nagasaki et à Hiroshima. Niigata. La bombe atomique : un crime de guerre, voire un crime contre l'humanité ? D'autres facteurs tenant à l'opinion publique ont pu jouer : d'une part, il fallait laver l'affront de Pearl Harbor et justifier les deux milliards de dollars investis dans le projet Manhattan, d'autre part tous les moyens devaient être utilisés pour abréger le conflit et limiter le nombre de soldats tués. Une vingtaine de minutes plus tard, The Great Artiste atterrissait à son tour accompagné de The Big Stink qui s'était dirigé en solo vers Nagasaki pour prendre des photos. Le gouvernement américain souhaite aussi, puisque ces deux armes nouvelles sont désormais opérationnelles (l'une était à l'uranium, l'autre au plutonium), les tester en grandeur nature et montrer aux autres pays, en particulier à l'URSS, la supériorité de feu décisive qu'elles donnent à l'Amérique, ce qui fait de ce bombardement l'acte inaugural de la guerre froide. Si cette opération permettait de réduire à néant la production industrielle nipponne, ses conséquences humaines n’étaient pas nulles. « Il est certain que les autorités au plus haut niveau ont pris l'importante décision de révéler l'existence de l'arme atomique en raison de l'effet psychologique que cela pourrait avoir sur la décision japonaise de se rendre. Les Japonais sont surpris[réf. affirment que le Japon avait essayé de se rendre au moins deux fois, mais les États-Unis refusèrent en insistant pour que la reddition se fasse sans conditions. Elles auraient été probablement supérieures si la menace d'une attaque atomique avait été proférée à l'encontre du Japon avant de procéder au bombardement. Dans la mesure où les dirigeants japonais ont rejeté les conditions de l'ultimatum de la conférence de Potsdam, les États-Unis souhaitent imposer au Japon sa reddition sans condition, l'éviction de l'empereur Hirohito et l'adoption d'un régime politique démocratique. Dans les cas où les objectifs spécifiés au paragraphe 2 sont situés de sorte qu'ils ne puissent pas être bombardés sans un bombardement indiscriminé de la population civile, l'avion doit s'abstenir de bombarder. Leur opinion peut se résumer à ce commentaire d'un porte-parole : pourquoi se préoccuper de guerre psychologique contre un ennemi déjà battu et qui n'a pas assez de bon sens pour déposer les armes et éviter une destruction totale ? La bombe atomique y est clairement mentionnée : « l'ennemi a mis en œuvre une bombe nouvelle d'une extrême cruauté, dont la capacité de destruction est incalculable et décime bien des vies innocentes. Hisatsune Sakomizu, le secrétaire en chef du cabinet en 1945, décrivit les bombardements comme « une occasion en or venue du ciel qui permet au Japon de cesser la guerre ». Quelques minutes avant l'explosion de la bombe, The Great Artiste largua des instruments scientifiques attachés à trois parachutes. Elles sont précédées par une première bombe expérimentale dont l'essai a eu lieu sous le nom de code Trinity au Nouveau-Mexique en juillet 1945. Tous ces problèmes furent l'objet d'un rapport auprès du poste de commandement japonais[Qui ?]. Le Département de la Guerre fait savoir qu'on ne dispose pas encore de rapport précis, car la cible est cachée aux avions de reconnaissance par un nuage impénétrable de poussière et de fumée. Le général Groves s'y oppose car les cibles ont déjà fait l'objet de bombardements conventionnels et les effets des bombes ne seront pas assez significatifs sur ces terrains déjà dévastés. Une sélection personnalisée des articles de Slate tous les matins dans votre boîte mail. Moins d'un mois plus tard, la signature des actes de capitulation du Japon le 2 septembre 1945 en baie de Tokyo met fin à la Seconde Guerre mondiale. Les survivants des explosions, les hibakusha, sont devenus le symbole d'une lutte contre la guerre et les armes atomiques à travers le monde. Le Département de l'Énergie des États-Unis (DOE) avance les chiffres de 70 000 personnes pour Hiroshima et de 40 000 personnes pour Nagasaki. Les habitations furent placées près des usines dans la vallée et la densité des constructions était élevée. D'autres pensaient que dans la guerre totale menée par le Japon, il n'y avait pas de différence entre les soldats et les civils. Plusieurs historiens[Qui ?] Depuis plusieurs mois, le gouvernement japonais avait chargé l'URSS, seul pays qui n'avait pas déclaré la guerre au Japon, de faire officieusement des offres d'armistices aux États-Unis[13]. De plus, aucun stock important d'explosifs ne se trouvait à Hiroshima à ce moment-là. Selon l'historien Howard Zinn, le nombre de victimes atteint 250 000[57]. Little Boy fut installée dans un B-29, mais ne fut pas armée.