Sa nomination se révéla une grave erreur, puisqu'il ira jusqu’à torturer les moines orthodoxes pour leur faire confesser où ils avaient caché la Vraie Croix lors du départ de Siméon pour Chypre. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. 148-152 (sous Constant II), p. 158 (sous Constantin IV). Léon IX est pape de 1049 à 1054. De cette péripétie secondaire, une tradition historique tardive fera le point de départ de la scission entre chrétiens d'Orient et d'Occident. Une fois arrivé à Constantinople, Humbert aurait pu attendre des instructions quant à la manière de mener au mieux la négociation dont il a été chargé. Dans son édit 131, l’empereur Justinien avait promulgué que le gouvernement de la chrétienté serait confié aux cinq patriarches de l’Église (« Pentarchie ») sous l’égide d’un empire universel. Sur les relations entre Grégoire VII et Robert Guiscard, voir Aubé (1983), chap. La bataille de Manzikert (1071), en laissant l’empire exsangue, mettra fin à toute illusion d’une intervention de Constantinople en Occident. C’était trop demander à la plupart des évêques grecs qui prirent le chemin de l’exil et allèrent se réfugier dans les États successeurs d’Épire, de Trébizonde ou de Nicée[106]. Un concile serait ensuite convoqué pour discuter des différences entre les deux Églises. En mars 1054, le pape fut libéré et retourna à Rome. En dépit de ses efforts de conciliation, l’Empereur dut s’incliner devant la volonté du pape Léon Ier (440-461) et le concile décida que le Christ avait deux natures, distinctes mais inséparables[16]. Prêcher une croisade contre l’Empire et par conséquent contre l’ensemble des orthodoxes équivalait à considérer ceux-ci comme schismatiques au même titre que les infidèles. Les évêques demeurés dans le nouvel empire latin se réunirent et écrivirent une lettre au pape offrant d’accepter la suprématie de Rome et de reconnaître le pape comme treizième apôtre à la condition qu’eux-mêmes puissent avoir leur propre patriarche qui partagerait leur langue, leurs coutumes et leurs traditions. Si Balsamon et l’Église constantinopolitaine considéraient que l’Église de Rome s’était séparée des quatre autres Églises de la Pentarchie, il semble bien qu’à la fin du siècle les Latins considéraient pour leur part que l’Église de Constantinople, par son refus d’accepter la suprématie de Rome, était en état de schisme, même si ni l’une ni l’autre partie ne pouvait dire depuis quand précisément ce fossé s'était creusé. (Voir doc 1 p 22) Doc 2 : le schisme* de 1054 M Patriarche Michel D’après les Ecrits concernant le schisme entre les Eglises Le latin. Ces événements déconsidèrent l’Église catholique romaine aux yeux des populations orthodoxes[1], mais aussi les Églises orthodoxes aux yeux des populations catholiques, dont les lettrés écrivirent par la suite l’histoire de manière à rejeter sur l’Orient seul la responsabilité du schisme[2]. Le pape avait bien dans le passé excommunié les empereurs Nicéphore et Alexis, mais cette excommunication touchait les deux hommes, non leur peuple, tout comme l’excommunication de l’empereur Henri par Grégoire VII ne s’étendait pas à l’ensemble de l’empire germanique. La délégation possède un écrit plénipotentiaire lui permettant d'excommunier ses contradicteurs si les négociations n'arrivaient pas à aboutir. Le pape envoya une délégation à Constantinople pour discuter de ces points, mais celle-ci avait tout juste atteint Bari qu’arriva la nouvelle de la mort du pape. La création des États latins et l’arrivée massive de gens venus d’Europe exigeaient la création d’une Église latine avec sa hiérarchie et ses clercs pour s’occuper de ces gens qui ne parlaient pas le grec. Inquiet pour l’avenir de l’entente qu’il souhaitait, l’empereur Constantin IX força le moine à se rétracter et consentit même à discuter avec le cardinal Humbert de la question du Filioque, alors que le patriarche Cérulaire continuait à garder le silence et que le peuple s’irritait de cette ingérence dans les affaires de son patriarcat[64]. Quand il devint patriarche, le 25 mars 1043, Michel Cérulaire était depuis peu homme d'Église. Sur les relations entre le pape, l’empereur Maurice et l’exarque, voir Oman (2008), pp. En dépit des heurts mentionnés plus haut, l’attitude amicale du basileus pour tout ce qui venait d’Occident, notamment les privilèges octroyés aux marchands génois, vénitiens et pisans, avait provoqué l’ire de la population. En Orient, les « Latins », aussi appelés « Francs », sont décrits par de nombreux auteurs grecs comme Anne Comnène, Georges Cédrène, Nicétas Choniatès ou Jean Skylitzès comme hérétiques, barbares, malodorants, brutaux, rapaces, arrogants : ils inspireront toute une historiographie empreinte d’anti-occidentalisme, qui influencera en partie le panslavisme[109] et encore plus le slavophilisme[110]. 172-176 ; Jones (1978), chap. Disponible sur Internet : . Certains canons fustigeaient l’Église d'Arménie et d’autres l’Église de Rome, comme le jeûne du samedi durant le carême ou le mariage des prêtres. Pour les Orientaux, le symbole de Nicée ayant été adopté par un concile réunissant toutes les Églises ne pouvait être modifié que par un autre concile œcuménique[56]. Le Filioque est une modification du texte du Credo chrétien. Lorsque les croisés capturèrent Jérusalem, le patriarche Siméon était décédé et ses évêques en exil. Il fut rétabli sur le trône patriarcal par les croisés et les chroniqueurs du temps firent l’éloge de son courage. Constantinople ne pouvait accepter ces conditions. Runciman (1955), p. 46 ; Bréhier (1949), p. 218 ; Norwich (1994), vol. En de nombreux endroits, l’Église fut la seule force demeurant sur place qui put négocier avec les nouveaux maîtres. Humbert rédigea à cette fin deux lettres pour la signature du pape. Signalons simplement l’. Croisés et Vénitiens se partagèrent alors l’Empire. Cet incident ne mit nullement un terme aux négociations politiques dont le Saint-Siège espérait une aide militaire pour contenir des Normands dont la progression semblait irrésistible. Réalisant que le but des croisés n’était pas d’aller en Terre sainte, sincèrement choqué par les massacres de chrétiens, schismatiques mais chrétiens tout de même, il commença par déclarer la nomination de Morosini nulle et non avenue avant de nommer lui-même Morosini patriarche et d’exiger que Rome nomme ses successeurs[105]. Lorsque les opinions devenaient trop partagées sur un point particulier, on faisait appel à une assemblée générale à laquelle tous les membres de l’Église étaient appelés à participer pour dégager ce qui serait considéré comme article de foi[6]. Dans la cathédrale Saint-Pierre d’Antioche, les offices religieux étaient célébrés suivant les usages aussi bien latins que grecs. Le pape d’alors, Serge Ier (687-701), désavoua ses légats et refusa de signer les actes du concile. L’harmonie était ainsi retrouvée entre Rome et Constantinople de telle sorte que lorsqu’un nouveau schisme se déclara, à l’intérieur du patriarcat de Constantinople cette fois, concernant le quatrième mariage de l’empereur Léon VI (886-912), le tact du patriarche et la prudence du pape évitèrent tout nouveau conflit[51]. Document is currently in processing No copies Document has no bound volumes. En Occident, symétriquement, la Grèce et les Grecs étaient jadis objet de suspicion, mépris voire dégoût[112]. Comme le voulait la coutume, il fut nommé par l’Empereur et son choix fut ratifié par les évêques. En représailles, l'empereur Léon III sépara alors l'Italie du Sud et la Sicile, hellénisés, ainsi que la Sardaigne et l'ancien Illyricum pour les rattacher au Patriarcat de Constantinople avec les revenus qui y étaient attachés. Le pape prit fait et cause pour ce prétendant et excommunia solennellement l’empereur Boteniatès : c’était la première fois depuis plusieurs siècles qu’éclatait une rupture formelle des liens entre la papauté et la cour impériale de Constantinople[77]. Document 3 : Le schisme de 1054 X, « The Struggle of the Empire and the Papacy », pp. <>/XObject<>/ProcSet[/PDF/Text/ImageB/ImageC/ImageI] >>/MediaBox[ 0 0 595.32 841.92] /Contents 4 0 R/Group<>/Tabs/S/StructParents 0>> Cet accord demeura toutefois lettre morte, Antioche étant alors aux mains du neveu de Bohémond, Tancrède, lequel n’avait nulle envie de devenir vassal de l’empereur et de voir le patriarcat retourner aux mains des Grecs[92]. La Papauté fut à nouveau défaite lorsque la question du siège dont relèverait la Bulgarie fut mise aux votes : le concile décida qu’il appartenait à l’Empereur de trancher la question. Les Byzantins pour leur part considérèrent les Francs et Germains comme barbares, indisciplinés et peu sûrs, jugement qui s’étendait à l’Église dont ils faisaient partie. Sur le plan matériel, la population eut à souffrir de l’habitude des croisés de s’emparer de ce qu’ils voulaient, nourriture sur la route ou œuvres d’art dans les villes, alors que les croisés accusaient l’empereur et ses conseillers de traîtrise et de manque de coopération dans la reconquête des Lieux saints[95]. 378-380 ; Lorenzo Valla. Cette théorie sera développée dans le recueil de vingt-sept propositions déjà mentionné et appelé «, Il existe d’innombrables volumes concernant les croisades. 130-155 ; Hussey (1986), pp. De plus il affirmait qu’il n’existait pas de schisme entre les deux Églises. D’un autre côté, il devait se rallier le Pape, qui lui reprochait son inaction devant le schisme, et l’Italie, où Totila risquait de remettre en question les gains de Bélisaire. Documents utilisés : Deux sortes de chrétiens André DUCELLIER, le schisme de 1054 n°5 15 , L'évangélisation des Slaves p 16 n°3 p 16 ,le monde orthodoxe hier et aujourd'hui n5 etb 6 p 60 Document 1 : la naissance d'une religion nouvelle Par ailleurs, l’Empereur envoya un message assignant l’Église de Bulgarie à Rome — ce que refusa le tsar bulgare. L’influence allemande grandissant à Rome, un des successeurs de Léon III, le pape Benoît VIII (1012-1024), qui avait désespérément besoin de l’appui du Saint-Empire romain germanique dans la lutte qui l’opposait aux grandes familles romaines, finit par s’y résoudre 200 ans plus tard, lorsque l’empereur Henri II alla se faire couronner à Rome[55]. Le pape Grégoire VII (1073-1085) parvient à humilier l’empereur germanique Henri IV (1084-1105) à Canossa en 1077[59] et publia le Dictatus Papæ, un recueil de 27 propositions affirmant la suprématie papale, incluant le pouvoir de nommer et de rejeter les souverains temporels et se réservant le titre exclusif de souverain « universel » ou œcuménique, une allusion directe à son collègue de Constantinople. Voir Runciman (1955), pp. Hussley (1986), pp. 28-29. Bien accueillie par les monophysites d’Égypte qui regagnèrent l’orthodoxie, elle se heurta aux objections de plusieurs théologiens dont Sophrone de Jérusalem. L’Église de Jérusalem aurait été fondée par saint Jacques et pouvait donc prétendre à la succession apostolique (Runciman (1955), p. 15). Le Grec. 382-383 ; Runciman (1955), p. 82 ; voir l’étonnement d’Anne Comnène dans l’Alexiade : « Les latins n’ont pas la même notion de prêtre que nous… Le (prêtre) barbare latin célèbre les divins mystères et en même temps porte un bouclier au bras gauche et une lance au bras droit ; pendant qu’il communie au Corps et au Sang divins il regarde le carnage et devient lui-même un homme de sang. Au début, grâce surtout à la diplomatie du représentant papal, Adhémar du Puy, tout alla bien. Il ne devait arriver à Rome qu’au mois d’avril 1055, ignorant probablement tout de cette délégation[69]. 102-123) ; Hussey (1986), pp. Il est à noter toutefois que les relations de Constantinople avec les princes latins d’Outremer (sauf pour Antioche), qui comprenaient mieux la géopolitique de la région, demeurèrent excellentes, et que même l’échec de l’expédition en Égypte conduite avec le royaume de Jérusalem en 1169 ne nuisit guère à leurs relations[98]. La dernière modification de cette page a été faite le 27 mars 2021 à 16:37. Le patriarche fut choqué du ton de la lettre et mit en doute le statut de la délégation. 135-136. Les grandes querelles christologiques qui déchirèrent l’Église au cours des siècles suivants contribuèrent à éloigner les Églises d'Orient et d'Occident et aboutirent à la sécession des deux communautés chrétiennes de Syrie et d’Égypte[13]. 3, p. 1625 ; Haldon (2005), p. 228 de même que Meyendorff (1974), pp. L’Église grecque ne pouvait ni être simplement abolie, ni latinisée. Runciman (1955), pp. Elle provoqua la fureur du cardinal Humbert qui répondit par un torrent d’insultes. Il fut entendu entre eux que si le trône impérial revenait à un croisé, le patriarcat irait aux Vénitiens et vice-versa. Le ton s’échauffa rapidement et bientôt les deux parties se séparèrent en s’accusant mutuellement d’être hérétiques, terme employé dans le même sens que celui de schismatiques[108]. Le concile Quinisexte avait, dans son 82e canon, recommandé que l’on abandonne la pratique de représenter le Christ sous forme d’un agneau ou du symbole « XP » pour faire place à des représentations anthropomorphiques. Or, l’idée même de croisade était étrangère à la pensée byzantine. Selon Kazhdan, Adrien cessa de reconnaître la souveraineté de Constantinople sur Rome à un moment non précisé de son règne[44]. Rome se voyait concéder la primauté en raison de son lien historique avec la capitale impériale. Déjà alarmé par les défaites de l’Empire face aux Arabes, l’empereur Léon III (717-741) aurait pris la décision d’interdire la vénération des images lors d’une éruption volcanique qui ravagea l’île de Thera en 726[31]. Ces croyances allaient, toutefois, à l’encontre de la foi monophysite des chrétiens d’Arménie et des Pauliciens répandus en Orient[30]. Ce dernier remit au Pape les terres dont les Lombards s’étaient emparés, y compris l’exarchat de Ravenne : ce fut le début des États pontificaux, créés à partir de territoires byzantins[42]. Choqué par cette procédure, le pape Nicolas Ier (858-867) décida trois ans plus tard d’envoyer des légats à Constantinople avec mission d’enquêter sur ces irrégularités. Issu de la haute noblesse d'Alsace par son père et de Lorraine par sa mère, évêque de Toul, il fut nommé pape par l'empereur germanique et accepté par le clergé de Rome.Il fut couronné pape le 12 février 1049 sous le nom de Léon IX.Grand voyageur, il œuvra activement pour la paix. Pour lui, Byzance ne devait pas être prise par les armes, mais, après s’être soumise à Rome par l’union des Églises, devait se joindre aux autres forces chrétiennes pour reprendre la Terre sainte. 61-62 ; Hussey (1986), pp. « au nom des chrétiens qui vivent dans les pays et possessions des Sarrazins ». Kazhdan (1991), « Patriarchates », vol. Ostrogorsky (1983), p. 110 ; Jenkins (1966), pp 16-17. Les divergences théologiques sont anciennes, nombreuses et profondes. 3, pp. Ce schisme politico-religieux, qui n’affecta que le patriarcat de Constantinople mais qui devait être la cause indirecte du schisme de 1054, fut le résultat de la chute du patriarche Ignace et de sa protectrice, l’impératrice Théodora. De même, à leurs yeux, les critiques adressées par le patriarcat d'Occident aux patriarcats de Constantinople et d'Orient concernant l’utilisation du pain avec levain, le jeûne du samedi durant la période du carême ou le baptême par une immersion au lieu de trois étaient autant de preuves que le patriarcat d'Occident voulait leur imposer ses propres coutumes germaniques et ignorait complètement leur propre développement historique[60]. Cet ajout (« ex patre filioque procedit ») affirmait que le Saint Esprit procédait à la fois du Père et du Fils[N 10]. Les divergences religieuses entre chrétiens d’Occident et d’Orient sur la primauté du pape aboutissent au schisme de 1054 (le pape considère que son autorité s’impose aux souverains. L’incident de juillet 1054 tombe presque aussitôt dans l’oubli. Et si, comme on l’a vu avec Charlemagne, la Papauté eut besoin de l’aide matérielle de l’Empereur des Romains pour maintenir son pouvoir temporel sur la ville de Rome, elle tente de s’en émanciper dès que le Saint-Empire romain est créé. 167-169. 174-181. Ce malentendu initial devait accroître l’hostilité entre chrétiens d’Orient et d’Occident. Norwich (1994), p. 322 ; Runciman (1955), p. 5 ; Hussey (1986), pp. ��z�i�ׁ0�y��'��\gA�yW4� /��%�}��1�O�Q�K|��^{��J~���rO��z���4��G��kC"���h"*Q��1����iyW�Q&"t�(�����{Z�5{��$]іI��jl�T�3G� �h�m�$��&�0Q��X�Q�o�c�lS On retrouve cette perception négative non seulement dans les positions anti-européennes de divers mouvements grecs ou des gouvernements russes post-soviétiques, mais plus profondément chez des auteurs comme Alexandre Soljénitsyne qui voit l'Occident comme amoral et matérialiste[111]. La nouvelle place de l'Église de Constantinople en tant que patriarcat fut confirmée lors du concile de Chalcédoine en 451 (28e canon) alors que le patriarcat de Jérusalem faisait son apparition[N 5]. stream S’il désirait l’alliance des Byzantins pour lutter contre les Normands, il ne voulait nullement voir ces territoires retourner sous l’autorité de Constantinople. Les réactions en Syrie, en Égypte et en Palestine ne se firent pas attendre : la nomination d’un nouvel évêque se solda par un bain de sang dans les rues d’Alexandrie, alors que les moines se rebellèrent et installèrent un nouvel évêque à Jérusalem[17]. 133-134. Bien que ce geste ait été dirigé contre l’empire germanique, il provoqua un ressentiment considérable à Constantinople. Le basileus obtint du synode patriarcal que le nom du pape soit rétabli dans les diptyques pourvu que, comme le voulait l’usage, le pape envoyât sa lettre systatique ou profession de foi aux autres patriarches. L’édit de Milan, en 313, établit la liberté de religion dans l’ensemble de l’Empire sans favoriser trop ouvertement les chrétiens au début, la majorité de la classe dirigeante et de l’armée étant encore païenne[8]. Peu au fait des subtilités théologiques et probablement mal à l’aise en grec, Constantin décida que le Fils était « de la même substance » (en grec, homoousios ; en latin approximatif, consubstantialis) que le Père, terme qui fut intégré dans le Credo ou symbole de Nicée. Rome envoya deux moines dominicains et deux franciscains. Le pape, satisfait de cette réponse, passa outre au fait que le patriarche le qualifiait de « frère » et non de « père » et, s’il n’envoya jamais la lettre systatique demandée, c’était sans doute pour éviter de soulever la question du Filioque[79]. Devant la résistance des ariens, Constantin décida de convoquer, en 325, le premier concile œcuménique, dit de Nicée, auquel environ 300 évêques participèrent[N 3], dont seulement six d’Occident, pour lesquels une bonne partie des discussions était étrangère. Sur Balsamon et son rôle dans la définition du droit canon orthodoxe, voir Hussey (1986), pp. Ce dernier pour sa part voulait une réconciliation avec Rome, tout comme le pape Jean VIII (872-882). Il incita son patriarche, Germanus II, à écrire au pape pour l’inviter à envoyer des représentants à la cour de Nicée. Ostrogorsky (1983), pp. Électeurs traditionnels du souverain pontife, les cardinaux se divisent et, la même année 1378, élisent successivement un pape italien, Urbain VI (qui se maintient à Rome), et un pape français, Clément VII(lequel, n'ayant pu s'installer à Rome, se retire à Avignon). Si le pape se reconnaissait sujet de l’Empereur, il n’en revendiquait pas moins la prééminence de la Papauté sur tous les patriarcats, tant sur le plan spirituel que disciplinaire[40]. En Occident, les invasions avaient fait du Pape l’unique force pouvant tenir tête aux Barbares. Oisif et paralytique, l'empereur byzantin, le basileus Constantin IX Monomaque ne quittait guère le palais à Constantinople et voyait dans la dignité impériale une retraite dorée lui permettant de s’amuser. Répondant à cet appel, Charlemagne traversa une première fois les Alpes, défit le roi Didier en 774 à Pavie et confirma les dons de son père[43]. Nommé évêque d’Antioche (en exil puisque les Latins occupaient ce siège), il défendait des thèses hostiles à l’Église latine. Le patriarcat de Jérusalem ayant été conquis par les Arabes en 637, suivie des patriarcats d’Antioche et d’Alexandrie, le patriarcat de Constantinople devint le représentant de l’ensemble de l’Orient. Le terme οίκουμένη avait à Byzance le sens d’ « empire » alors qu’il fut traduit à Rome dans son sens littéral de l’. Sur le donatisme, voir Jones (1978), chap. Ainsi, Alexis proposa en 1112 de venir à Rome recevoir la couronne impériale et envoya au pape un projet de réunion des Églises — admettant ainsi qu’il existait tout de même une certaine séparation. Le nouvel empereur, Michel III (842-867), fit remplacer Ignace par Photius (858-867/877-886)[N 9], un laïc haut fonctionnaire responsable de la chancellerie impériale. Après lui, la couronne se fit le défenseur des intérêts du peuple contre le clergé latin[86]. 123-127. C’est alors que naquit la Papauté médiévale avec le pape Grégoire Ier (590-604). Tous, sauf Clovis, qui s’était converti au catholicisme romain[54]. Plusieurs problèmes se posaient au niveau ecclésiastique. Effrayé par la dimension de cette armée qui devait traverser son empire et redoutant une attaque de Roger II de Sicile (1095 – † 1154), l’empereur Manuel conclut une alliance avec le sultan seldjoukide Mas`ûd[96]. Pour la question du monothélisme, voir l’exposé plutôt théologique de Hussey (1986), pp. Les Normands autorisèrent son premier secrétaire, le cardinal Humbert, à venir l’assister. Voir 2 Corinthiens XI, 5-15 et 2 Galates, II, 11-14. Durant leur passage dans les Balkans, les armées germaniques se livrèrent au pillage, si bien que lorsqu’elles arrivèrent, les armées françaises trouvèrent vides les points d’approvisionnement préparés par l’empereur à l’intention des croisés. Léon IX est pape de 1049 à 1054. « Nous devrons nous pencher sur le schisme de 1054, ainsi que sur le problème de l’uniatisme, qui est central pour le second millénaire », a-t-il dit. Si le patriarche de Rome avait droit à une primauté d’honneur vaguement définie, il en allait de même de l’empereur de Constantinople, au titre de vice-roi de Dieu sur terre[75]. Si la fin du schisme de Photius marqua le début d’une période d’apaisement entre les deux hiérarchies, elle fut aussi le point de départ d’une autre querelle à l’origine du schisme de 1054 : la querelle du Filioque[52]. Pour un résumé de la politique des trois premiers Comnène, voir Hussey (1986), pp. Il reproche aux Byzantins de développer des pratiques religieuses de plus en plus différentes des siennes. En cas d’échec, on parlait de « schisme » pour décrire la rupture entre diverses factions au sein d’une Église et d’« hérésie » pour décrire une doctrine considérée comme fausse[7]. Ce fut à Antioche que les choses se gâtèrent. Formée de trois légats : Humbert, Pierre d'Amalfi, archevêque d’Amalfi (territoire byzantin) et du cardinal Frédéric de Lorraine, chancelier du Saint-Siège et futur pape Étienne IX (règne 1057 – † 1058), la délégation partit pour Constantinople en avril 1054. Mais, comme il arrivera maintes fois jusqu’au concile de Lyon et au concile de Florence, l’idée achoppa dès que l’on passa du plan diplomatique au plan théologique[84]. - Plusieurs tentatives d'union avec Rome du … 1. A. C’est essentiellement le détournement en 1204 de la quatrième croisade, le sac de Constantinople par les croisés et la constitution de patriarcats latins sur le territoire des patriarcats grecs qui consomment la rupture, forçant bon nombre d’évêques orthodoxes à l’exil et soumettant durablement des populations orthodoxes au pouvoir des seigneurs francs et de l’Église catholique romaine, dite latine[1]. La nouvelle parvint à Constantinople quelques semaines plus tard. Aix-en-Provence : Presses universitaires de Provence, 2007 (généré le 11 mars 2021). À Zara, ils furent rejoints par le jeune Alexis, fils de l’empereur déposé Isaac Ange, qui s’était échappé de Constantinople pour se réfugier à la cour de Philippe de Souabe (né en 1177, roi des Romains de 1198 à 1208). Toutefois, le roi Baudoin Ier (1171, emp. Ne demandant que la paix et la tranquillité, il désirait maintenir l’alliance avec Rome contre les Normands qui avaient conquis les territoires byzantins du Sud de l’Italie[61]. Réalisant que la domination normande sur le Sud de l’Italie était un phénomène irréversible, il se rendit la même année en Italie du Sud et reçut les serments de fidélité des princes normands Richard Ier d'Aversa et Robert Guiscard[73]. Schisme de 1054 - Vikidia, l'encyclopédie des 8-13 an . En 1053, les Normands menacent de récupérer la principauté de Bénévent. Le schisme de 1054 désigne en principe la rupture survenue le 16 juillet 1054 entre l’Église de Rome (Occident) et l’Église de Constantinople (Orient). Alain Ducellier, « Les chrétiens d'Orient face à leurs frères d'Occident », dans. 32-42. Ne pouvant payer leur transport vers la Terre sainte, les croisés durent se plier aux désirs des Vénitiens et aider ceux-ci à reprendre la ville de Zara (aujourd’hui Zadar), possession du roi de Hongrie, fervent catholique. S’ensuivit une décennie de paix et d’amitié entre les deux Églises. En 1078, soit vingt-quatre ans après l’incident de 1054, le basileus Michel VII (né vers 1050 – † 1090) fut renversé par une révolution de palais qui porta au trône Nicéphore Boteniatès (règne de 1078 à 1081), lequel annula la promesse de mariage entre le fils de Michel VII et la fille de Robert Guiscard[76]. Or l’Illyricum recoupait la majorité des Balkans, où la Bulgarie et la Moravie à l’Ouest songeaient à se convertir au christianisme[48]. Devant les fidèles, Humbert, sans mot dire, dépose sur l'autel de la basilique une bulle excommuniant le patriarche Cérulaire et ses assistants. https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Séparation_des_Églises_d%27Orient_et_d%27Occident&oldid=181300859, Portail:Religions et croyances/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Il intervint ainsi dans les affaires internes des patriarcats de Constantinople et d’Orient et s’insurgea contre le titre de « patriarche œcuménique » que s’était attribué le patriarche Jean le Jeûneur de Constantinople sous le règne de son prédécesseur, Pélage II (579-590)[41]. Il s’agissait en fait de l’un de ces problèmes de traduction qui aggravent la mésentente tout au long de cette querelle. Né à Rome vers 540 dans une riche famille patricienne, celui-ci devint préfet de la ville de Rome avant de séjourner quelques années comme ambassadeur à Constantinople. Le compromis est le monothélisme. C'était donc une vocation tardive : ce qui, permettra au Pape Léon IX et à son secrétaire, le cardinal Humbert, de le traiter de néophyte (2). L’Empereur choisit alors de réinstaller Photius dont il avait appris à apprécier les talents. Trois ans plus tard, ils prirent leur revanche en mettant à sac Thessalonique. Doctrine élaborée par Nestorius, patriarche de Constantinople (né vers 381 - † en 451) qui affirmait que deux personnes, l'une divine, l'autre humaine, coexistaient en Jésus-Christ. 13-24 ; et celui, plutôt historique d’Ostrogorsky (1983), pp. Sur le monophysisme, les diophysites, Origène, et le monothélisme, voir le chapitre 2 « The Christological Issue » dans Meyendorff (1974), pp. À partir de cette époque, Constantinople cessa de jouer les médiateurs entre l'Orient et l'Occident. Le rapport que fit le cardinal Humbert de sa mission fut reçu avec enthousiasme, l’anathème prononcé contre le patriarche Cérulaire étant vu comme la juste rétribution des accusations grecques contre l’Église latine. 4 juillet : SN 1054, une supernova, est observée près de l'étoile ζ Tauri.L'évènement est noté dans les recueils chinois.Pendant plusieurs semaines, elle reste suffisamment lumineuse pour être visible en plein jour. 182-183. Le pape Innocent III (pape de 1198 à 1216) souhaitait la mise sur pied d’une croisade dès le début de son pontificat.